Bericht erschienen im Online Portal von L’Orient-Le Jour, Beirut (Libanon)
Par Zéna ZALZAL | 08/06/2012
Réticente au départ à interpréter «cette histoire de passion dévastatrice et mortelle», car «je venais de sortir d’un rôle dramatique», dit-elle, Sarah Biasini y a, néanmoins, recueilli tous les suffrages. Autant ceux de la critique que du public, qui ont unanimement salué la qualité et l’intensité de son jeu.
Aurait-elle des points communs avec son personnage?
«Oh, comme elle, j’ai aimé des hommes sans leur dire et de manière obsessionnelle. Des hommes mariés, des situations impossibles avec leur lot de fantasmes et de projections. C’était horrible, mais ça ne m’a heureusement pas détruite. La preuve... » lance-t-elle, mutine, dans un grand rire cristallin.
Un rire, un sourire qu’on ne peut pas ne pas associer à ceux de son icône de mère. La mythique Romy Schneider, décédée alors que Sarah n’avait que 4 ans et dont on pressent l’impact que sa présence/absence a pu avoir sur sa vie. À commencer par son choix de carrière relativement tardif. «En fait, j’ai commencé par étudier l’histoire de l’art à la Sorbonne parce que je me destinais au métier de restauratrice. J’aimais bien l’idée de travailler à la conservation des œuvres, à la réparation des choses. Et puis, à 24 ans, avant qu’il ne soit trop tard, j’ai décidé de ne plus être malheureuse et de faire ce que j’avais toujours eu envie de faire: devenir comédienne. J’ai suivi des cours au Lee Strasberg Institute à Los Angeles et à l’Actor Studio à New York, et, de retour en France, je me suis lancée.»
Finalement, ne choisit-on pas d’être actrice pour « réparer des choses?». Hésitation. Elle réfléchit un moment avant d’asséner un «non» ferme. «Parce que je pense qu’il faut aller bien pour bien jouer. Il faut déjà avoir fait un travail sur soi, être bien dans sa tête. Même s’il faut aussi avoir connu la dépression...» ajoute-t-elle sibylline.
Rattrapée par ses gènes, cette fille, petite-fille et arrière-petite-fille de comédiens alterne, depuis 2004, planches et plateaux de cinéma avec une prédilection pour les rôles de personnages à multiples facettes. Des choix de «pièces et de films intelligents», qui la confinent, cependant, trop souvent à son goût dans le registre dramatique. Serait-ce là aussi une sorte d’héritage maternel? «Absolument pas, réfute-t-elle, je fais tout simplement avec ce qu’on me propose. Il se trouve que les pièces dramatiques se sont succédé ces derniers temps. Là, par contre, je suis sur un projet de comédie qui m’enchante et qui devrait, en principe, se concrétiser en janvier prochain.»
D’ailleurs, dans le registre dramatique, elle a refusé de jouer le rôle de Romy dans le biopic que Gérard Danon et sa fille Géraldine produisent et réalisent à l’occasion du 30e anniversaire de son décès. Un film pour le tournage duquel Sarah Biasini a néanmoins donné son accord, «parce que ce sont des personnes de confiance, dit-elle. Et que l’image de Romy Schneider appartient à tout le monde... Mais cela n’empêche que je ne peux ni interpréter son rôle ni voir sa vie, la vie de ma famille, de mes proches, sur écran. C’est ma mère et, à ce titre, il y a des choses que j’ai juste envie de garder pour moi... » conclut-elle.
* Titre d’un film de Costa-Gavras avec Romy Schneider.
**Représentation unique ce soir à 21h. Entrée libre
Begegnung. Ihr strahlendes Gesicht erinnert, mit Emotion, an dasjenige ihrer Mutter: Romy Schneider. Dieselben azurblauen Augen, die kleine Nase und der Heiligenschein aus goldenem Haar und vor allem desselbe herrlich schallende Lachen, das verklärt... Und daraus wird ganz einfach « Clair de femme »* Sarah Biasini !
Treffen in der Lobby des Hotels in Beirut, wo sie, im Rahmen des Festivals des Frühlings, heute Abend in der einzigen Vorstellung im Theater Monnot ** Brief einer Unbekannten von Stefan Zweig spielt. Zierlich und zart, trotz markantem Kiefer, ein Hauch von Flower Girl. Trotz ihrer 34 Jahre geht von Sarah Biasini ein natürlicher Charme aus, eine nicht gekünstelte Verführung. Eine Mischung aus Frische, Einfachheit und Liebenswürdigkeit, die eine Persönlichkeit umhüllen, von der man annimmt, dass sie gefestigt ist und sich wohl in ihrer Haut fühlt.
Nicht im Geringsten angeberisch diese junge Frau mit ungeschminktem Gesicht, die sich dem Beschuß des Fotografen mit einer nicht vorgetäuschten Gleichgültigkeit unterzieht. Dem sie, am Ende des Shootings, ein charmantes "Choukran Michel." (Merci Michel) zuwerfen wird. Eine Schauspielerin, die ihr Bild nicht kontrolliert, die nicht ihr Ego pflegt, es lieber vorzieht, über das Stück zu sprechen und, mit einer wahren Großzügigkeit, den Beitrag der einzelnen Partner zu dieser Bühnenversion nach einer von Stefan Zweig im Jahr 1922 geschriebenen Novelle zu unterstreichen.
"In diesem über 25 Seiten langen Brief, von einer Frau geschickt an den Mann, den sie immer heimlich geliebt hat, hat Michael Stampe eine Anpassung für ein Duo von Akteuren gezeichnet - Thomas Cousseau und ich selbst - welche vom Text total respektvoll ist. Und es ist Christophe Lidon, mit dem ich zum 4. Mal zusammenarbeite, der es im théâtre des Mathurins inzenierte.“ Das Stück lief dort während des ganzen Jahres 2011. Und wird Anfang 2013, nach dieser außergewöhnlichen Station im Libanon, auf eine Provinztour durch Frankreich gehen.
Eingeholt durch Ihre Gene
* Titel eines Films von Costa-Gavras mit Romy Schneider.
** Einzige Vorstellung an diesem Abend um 21 Uhr. Freier Eintritt